dimanche 23 février 2003, par rodolphe

L'arbre est à la Nature, ce que le calendos est au fromage : un mythe

Me promenant dans la cité d'Ajaccio lors de ma pause déjeuner, mon plaisir est de m'installer Place Foch. De là, je contemple l'environnement qui évolue autour de moi. Les vieilles dames qui trébuchent tous les trois pavés, leur toutou à la poigne, s'en vont d'un pas leste mais décidé. En face de moi, assis sur un banc, une bande d'ancêtres jovials et sereins tapent la discussion dans tous les sens. Il y a aussi de jeunes mamans qui s'enchantent des exploits évolutifs de leur enfant. Quelques fois, les pigeons et tourterelles picorent à mes pieds, les miettes échappéesde mon cornet en papier. "DOOONG ! ! ! ".

Mais je ne peux en dire davantage… "DIIIING DOONG ! !", il est déjà temps pour moi de refermer ce livre qui narre les moments de plusieurs vies. Et c'est ainsi que, peu à peu, les gens que j'avais précédés dans le départ de ce paisible lieu, se trouvent déjà pour certains, sur mes talons. Plus tard, dans la nuit, on peut penser être seul et peinard, … Faux ! Il en est de ceux dont on ne prend pas attention, et qui pourtant nous observe derrière leur imperméable d'écorce. Les arbres... Il suffit de regarder la Nature et de comparer : une personne grandit, vieillit, se courbe et ne se redresse pas. Un arbre,quant à lui, au cours de son existence a les feuilles qui jaunissent et tombent. (c'est ce qu'on pourrait, appeler la calvitie de l'arbre). Bien que l'on serait tenté de croire qu'il est mort (de froid), par cette vision monotone qu'il nous offre, on a tôt fait de changer d'avis la saison suivante en le voyant, de nouveau, paré de son manteau vert. Contrairement à l'homme qui n'a qu'une vie, l'arbre en a une multitude, quatre par ans. Par cet aspect, je compare l'arbre à un chat. Ne dit-on pas qu'un chat a neuf vies ? La Nature est le témoin du temps qui passe, par son immobilité et sa longévité.